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Mon livre audio : Orion Scohy – En Tarzizanie – Ravalanche





J’ai choisi un extrait du troisième roman d’Orion Scohy, édité chez P.O.L.
Volume (2005), Norma Ramón (2008) et donc en 2012 : En Tarzizanie.

Tarzan a cent ans, et ça s’entend. C’est le roman d’un fou de langage, d’un sujet sans sujet, d’un enliané désaliéné. Car il s’agit bien d’une quête. Don Quichotte n’est pas loin. Mais qui est qui ? Le texte est-il l’auteur de l’auteur du texte ? Les livres lus sont-ils des géants déguisés en moulins envoyés par les écrivains, ces méchants magiciens ?
Et Jane dans tout ça, n’a-t-elle pas son mot à dire ?
Une mouche a-t-elle le droit de se moucher ?
De calli(kilo)grammes en jus de mots, de quoi ce livre est-il la parodie ? De lui-même ? Allons bon. Le mieux c’est encore de le lire. Parce que c’est furieusement drôle !

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Lab’Oratoire : Si la buée…

Ce qu’il se passe en cas de descente brutale des températures extérieures et de surchauffage intérieur des synapses :

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La voix off derrière le rideau (3) : Froidement

La liqueur de café coule in perpetuum mobile dans certaines veines – paroles. Ainsi le poète René Daumal dans son recueil « Le Contre-Ciel ».

Après être rentré chez son serveur invisible préféré dit le ghost host et ce en Vélib’ – non sans avoir percuté quelques rétroviseurs agressifs, le voici debout, lucide et ravageur écrivant « Froidement ».

Il faut le voir allumer fébrilement son alimentation fantôme, les lèvres collées à l’Anti-Pop, tel un collant sur l’ubac d’un braqueur.

La voix off est un métier dangereux, on ne le dira jamais assez. Surtout quand elle est pratiquée derrière un rideau de fumée.

Cette voix off intime, grave et grailleuse, joueuse et jouée, égrenant avec plaisir sa Charybde en Syllabes, est mûre pour une vengeance démasquée. La mue s’opère, la voix revêt la peau des mots, et la vend avant de les tuer.

Mais seul il ne l’est plus. Son double sardonique et strident fait écho. Une sorte de voix à la Artaud que j’ai faite par dessus ma première narration. Et puis enfin on peut entendre une troisième voix, celle du bien-nommé Xavier Lucas, voix off rieuse de son état, entre causeries et closeries. Qu’il en soit ici remercié. Voici :

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Froidement

Attention, le voilà avec sa plume,
attention, il va s’expliquer,
il va crier, il est seul.

Taisez-vous, taisez-vous, leur dis-je;
– à qui? Les mots perdent leurs peaux
ils sont nus et froids dans ma main.
Ah! mon couteau le plus glacé,
mon plus trompeur semblant de meurtre,
c’est cette parole : à qui ?
Je ne parle à personne,
je me vautre sous les lampes,
je me déchire au bord des fleuves.

Je voudrais dire : vous …
et ajouter n’importe quoi;
mais un œil blanc sans pitié,
– et sans vie, bien sûr – m’a cloué.

Alors, pourquoi donc chercher les saisons,
les animaux des fables, les naufrages,
les illustrations du malheur,
les fers forgés complaisants,
et tout le reste?

Eh bien, oui, seul, assez!

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La voix off derrière le rideau (2) : Le Hérisson

Symbole entre autres de la gourmandise, de la déchéance, de la prudence, ou de la juste distance à l’égard de la relation amoureuse selon les libertins, le hérisson se retrouve ici propulsé en porte-drapeau de la voix-off, souvent cachée, comme une épine dans le pied de micro, au beau milieu de la route, dans l’obscurité, et pourtant saine et sauve (pour les tsiganes, il semblerait qu’il soit d’ailleurs le symbole de la survie – il protège des éclairs, mais pas des coups de foudre 😉
Une voix off-shore en quelque sorte.
Bien sûr, question emblème, le caméléon sied mieux à la versatilité de certaines voix.
Pourtant, qui ne connaît pas l’expression “avoir un hérisson dans la gorge” ?
Nous rebaptiserons donc officiellement cet hérisson voiceoverisé derrière le rideau en : hérissoff.

L’interprète visiblement fatigué entame ici un récitatif d’une voix nonchalante mais aussi ironique et piquante pour ne pas dire sexuelle.

Je me souviens qu’au moment de cet enregistrement, il y avait autour de moi du rouge sur les murs un peu à la Trouble Every Day, et des signes du Yi-King en jaune.
Mais qui a influencé quoi ? Mystère.

écoutons plutôt :

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c’est en traversant la route entre une forêt noire
et un désert glacé
que je décidai de léguer à la science mon corps peu glorieux
canonisé dans une foire par un papillon rebouteux
je trimbalai ma pancarte et mon seau pour le bac à sable
l’envie de jouer était plus forte que l’alcool tribal
et le mikado m’agaçait sous les pins parasols
avec ma patience légendaire

sous les roues d’un camion écarlate
un 6 tonnes
j’observais médusé sur le bitume ma bite écrasée
tu m’étonnes
une nouvelle vie
et plus de rhumes à répétition

me vlà dev’nu un hérisson
qui a combattu par l’image périra par le son
me vlà dev’nu un hérisson
qui a combattu par l’image périra par le son

Le piano droit mis en sourdine est joué d’une main de maître animant les prés par O de Mars.
Hélas trois fois hélas, ce piano fut vendu à un obscur aède.

Nous noterons la curieuse leçon de cette palabre : l’image blesse, le son tue.
Ce ne sont ni Écho ni Narcisse qui me contrediront.

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La voix off derrière le rideau (1) : Cleaning Robots

Voici un texte – écrit avec une plume arrachée à l’aile gauche de la voix-off home-studieuse – qui fut mis en micro-ondes afin de célébrer tous ces robots ménagers qui nous facilitent la vie ; Morceau qu’on pourra qualifier d’electonica spoken word.

La voix-off se prend ici pour une voix de haut-parleur, une voix d’annonce calme, sorte de garde du corps en pilotage automatique, légèrement froide, sans autre émotion que celle suscitée par le guiliguili ironique d’un grésillement…

message du service de sécurité :
des robots dérobés au museum d’histoire surnaturelle
ont été aperçus aux abords d’une autoroute arythmétique
par ailleurs, et ceci fut corroboré par une source officielle,
ils étaient sans culotte
et arboraient les armoiries de leurs ancêtres qui travaillaient – ce mot n’existe plus –
à la voirie
triant les grains de sable sur les dunes métalliques
ce sont des cerveaux – ce mot n’existe plus – vociférants
qu’il conviendrait de mettre au pilon.

La voix-off télé guidée se réincarne ensuite de manière incompréhensible en robot semi-déglingué, semi-anglais, d’une marque inconnue entre Kenwood, Kitchenaid et Krups (en tout cas, c’est sûr, ça commence par K.) qui aurait voulu faire désespérément partie du casting de Dead Man de Jim Jarmush.

C’est une voix qui sussurre, qui a peur, qui est sensuelle (comprenez : elle s’applique des sangsues sur les cordes vocales) ; c’est une petite chose qui en sait long sur le néant.

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